Histoire et Patrimoine
Nous reproduisons, avec l’autorisation de l’auteur, les articles de Monsieur Pierre AUDIN parus dans les divers numéros du « Fil d’Artannes »
Un contrat d’apprentissage de 1789
Aux Archives Départementales se trouve un contrat d’apprentissage, on disait autrefois un « brevet », passé devant le notaire royal d’Artannes, maître Lefebvre, le 24 juin 1789, entre la veuve Marguerite Tessier, née Desgranges, et le couvreur Jean Lastier, « demeurant au bourg », en présence de deux témoins d’Artannes, les maçons François Tourtault et Mathurin Chollet.
L’artisan s’engage à prendre comme apprenti, pour une durée de 3 ans, Claude Tessier, âgé de 16 ans, qui sera nourri « à sa table », couché, blanchi, chauffé et éclairé. Jean Lastier devra « lui montrer et enseigner son état de couvreur, sans rien lui en cacher, afin de le rendre ouvrier capable dans le métier ».
Jean Lastier s’engage également à fournir à son apprenti les outils nécessaires, il devra veiller sur sa conduite et l’envoyer, les dimanches et fêtes, « aux services divins et aux instructions ». Enfin, selon les termes du contrat, il sera interdit au couvreur d’employer Claude Tessier à d’autres travaux que ceux du couvreur, sauf pour les vendanges et, par mauvais temps, pour le bêchage du jardin.
Des dispositions sont prévues pour le cas où l’apprenti tomberait malade et même en cas d’absence sans autorisation. Au terme des 3 ans, le couvreur devra donner à son apprenti des vêtements et des chaussures.
L’artisan s’engage à prendre comme apprenti, pour une durée de 3 ans, Claude Tessier, âgé de 16 ans, qui sera nourri « à sa table », couché, blanchi, chauffé et éclairé. Jean Lastier devra « lui montrer et enseigner son état de couvreur, sans rien lui en cacher, afin de le rendre ouvrier capable dans le métier ».
Jean Lastier s’engage également à fournir à son apprenti les outils nécessaires, il devra veiller sur sa conduite et l’envoyer, les dimanches et fêtes, « aux services divins et aux instructions ». Enfin, selon les termes du contrat, il sera interdit au couvreur d’employer Claude Tessier à d’autres travaux que ceux du couvreur, sauf pour les vendanges et, par mauvais temps, pour le bêchage du jardin.
Des dispositions sont prévues pour le cas où l’apprenti tomberait malade et même en cas d’absence sans autorisation. Au terme des 3 ans, le couvreur devra donner à son apprenti des vêtements et des chaussures.
Les soldats artannais dans la Grande Guerre
En 1911, pour 1073 habitants, Artannes comptait environ 200 hommes mobilisables. Une trentaine d’entre eux ont été tués, soit 15%. Un décompte exact est difficile, les parents tenant à ce que le nom de leur fils soit inscrit sur le monument aux morts de la commune, même s’il avait déménagé pour son travail ou après son mariage. C’est ainsi que sur les 34 noms, près d’une dizaine se retrouvent également sur les monuments de Saché, Thilouze, Montbazon, Cheillé…
Tous avaient été incorporés dans des régiments d’infanterie, sauf 7 d’entre eux : le canonnier-serveur Joseph Quentin, le zouave Sylvain Bruère, le sergent Louis Leroux, du 5e bataillon de chasseurs à pied ou Célestin Ouvrard, d’un bataillon de marche d’Afrique…Aimé Lhermitte combattit au sein du 56e régiment d’infanterie coloniale contre les Turcs et trouva la mort au détroit des Dardannelles en 1915.
Clovis Michaud et Auguste Pilorger furent les premiers Artannais tués au combat, fin août 1914 en Meurthe-et-Moselle comme, 3 jours plus tard, Théophile Serreau et Louis Barbé. Le dernier tué fut Joseph Taffonneau, mort le 30 septembre 1918 dans la Marne.
Aimé-Pierre Ouvrard, fait prisonnier, décéda de ses blessures en Allemagne, à Trèves, 4 mois avant la fin de la guerre. Notons enfin que sur le monument aux morts d’Artannes sont inscrits plusieurs membres d’une même famille, comme Aimé, Armel et Célestin Ouvrard ou Pierre et François Delouzillière, tous deux incorporés, comme Albert Brestin, Paul Boucaud et Robert Mouré, dans le 66e régiment d’infanterie, le célèbre 6-6 caserné à Tours et essentiellement composé de Tourangeaux.
Tous avaient été incorporés dans des régiments d’infanterie, sauf 7 d’entre eux : le canonnier-serveur Joseph Quentin, le zouave Sylvain Bruère, le sergent Louis Leroux, du 5e bataillon de chasseurs à pied ou Célestin Ouvrard, d’un bataillon de marche d’Afrique…Aimé Lhermitte combattit au sein du 56e régiment d’infanterie coloniale contre les Turcs et trouva la mort au détroit des Dardannelles en 1915.
Clovis Michaud et Auguste Pilorger furent les premiers Artannais tués au combat, fin août 1914 en Meurthe-et-Moselle comme, 3 jours plus tard, Théophile Serreau et Louis Barbé. Le dernier tué fut Joseph Taffonneau, mort le 30 septembre 1918 dans la Marne.
Aimé-Pierre Ouvrard, fait prisonnier, décéda de ses blessures en Allemagne, à Trèves, 4 mois avant la fin de la guerre. Notons enfin que sur le monument aux morts d’Artannes sont inscrits plusieurs membres d’une même famille, comme Aimé, Armel et Célestin Ouvrard ou Pierre et François Delouzillière, tous deux incorporés, comme Albert Brestin, Paul Boucaud et Robert Mouré, dans le 66e régiment d’infanterie, le célèbre 6-6 caserné à Tours et essentiellement composé de Tourangeaux.
(Pour en savoir davantage : site Internet Mémoire des hommes / SGA)
En 1671, une Artannaise parmi les « filles du roi » – Extrait du fil N° 16
L’accueil des filles du roi au Canada. Jeanne Anguille devait ressembler plus ou moins à la femme en bleu à chapeau noir en haut de l’escalier.
L’appellation de « filles du roi » désigne les émigrantes qui quittèrent la France pour le Canada entre 1663 et 1673, soit pendant seulement dix ans. Il s’agissait surtout de célibataires orphelines ou de veuves, volontaires pour partir, aux frais du roi. Elles étaient destinées à épouser les colons pour assurer le peuplement de ce qu’on appelait alors « la Nouvelle-France ». Durant ces 10 années, près d’un millier de « filles du roi « embarquèrent. Par suite de décès en mer, seules 759 de ces femmes arrivèrent au Canada. Parmi celles-ci, on ne compta que quatre Tourangelles, dont une Artannaise.
L’accueil des filles du roi au Canada. Jeanne Anguille devait ressembler plus ou moins à la femme en bleu à chapeau noir en haut de l’escalier. C’est ainsi que Jeanne Languille, âgée d’environ 24 ans, fille de Michel Languille et d’Etiennette Toucheraine, demeurant à Artannes, fut accueillie au Canada, avec une cinquantaine d’autres femmes, par l’intendant Jean Talon et l’évêque Laval, chargés de l’établir. Jeanne apportait des biens estimés à 300 livres et semble donc avoir vendu tout ce qu’elle possédait par héritage de ses parents pour commencer une nouvelle vie. Comme plusieurs autres de ces jeunes femmes, Jeanne Languille semble s’être présentée elle-même au port d’embarquement après avoir entendu l’appel lancé par le ministre Colbert.
Quelques mois après son arrivée, elle épousa François Allard et reçut en dot du roi la somme de 50 livres. Ne sachant pas écrire, Jeanne se contenta de tracer une croix sur le registre paroissial. Le couple s’installa à Charlesbourg, dans la banlieue de Québec. Le ménage eut 8 enfants et Jeanne Languille, devenue madame Allard, décéda en 1711, à l’âge d’environ 64 ans, 15 années avant son mari.
L’appellation de « filles du roi » désigne les émigrantes qui quittèrent la France pour le Canada entre 1663 et 1673, soit pendant seulement dix ans. Il s’agissait surtout de célibataires orphelines ou de veuves, volontaires pour partir, aux frais du roi. Elles étaient destinées à épouser les colons pour assurer le peuplement de ce qu’on appelait alors « la Nouvelle-France ». Durant ces 10 années, près d’un millier de « filles du roi « embarquèrent. Par suite de décès en mer, seules 759 de ces femmes arrivèrent au Canada. Parmi celles-ci, on ne compta que quatre Tourangelles, dont une Artannaise.
L’accueil des filles du roi au Canada. Jeanne Anguille devait ressembler plus ou moins à la femme en bleu à chapeau noir en haut de l’escalier. C’est ainsi que Jeanne Languille, âgée d’environ 24 ans, fille de Michel Languille et d’Etiennette Toucheraine, demeurant à Artannes, fut accueillie au Canada, avec une cinquantaine d’autres femmes, par l’intendant Jean Talon et l’évêque Laval, chargés de l’établir. Jeanne apportait des biens estimés à 300 livres et semble donc avoir vendu tout ce qu’elle possédait par héritage de ses parents pour commencer une nouvelle vie. Comme plusieurs autres de ces jeunes femmes, Jeanne Languille semble s’être présentée elle-même au port d’embarquement après avoir entendu l’appel lancé par le ministre Colbert.
Quelques mois après son arrivée, elle épousa François Allard et reçut en dot du roi la somme de 50 livres. Ne sachant pas écrire, Jeanne se contenta de tracer une croix sur le registre paroissial. Le couple s’installa à Charlesbourg, dans la banlieue de Québec. Le ménage eut 8 enfants et Jeanne Languille, devenue madame Allard, décéda en 1711, à l’âge d’environ 64 ans, 15 années avant son mari.
Pour en savoir davantage : Orphelines de France, pionnières au Canada : les filles du roi au XVIIe s., par Yves Landry, Montréal, 1992.
Le curé d’Artannes au XVIIIe siècle – Extrait du fil N° 17
Originaire de Restigné, l’abbé Mathurin-François Moreau fut longtemps le curé d’Artannes, des années 1750 à 1787. C’est lui qui dota la chapelle Saint-Michel, au cimetière, d’ornements nouveaux. Il acheta une chasuble en soie jaune rehaussée de motifs floraux, probablement sortie des ateliers de Tours et que l’on conserve encore dans la sacristie.
En juillet 1754, il bénit deux cloches : l’une, de 350 kg, nommée Marie, fut parrainée par l’archevêque Henri de Rosset de Fleury, seigneur baron d’Artannes, l’autre, de 200 kg et prénommée Urbain, fut placée sous le parrainage du curé lui-même et sous celui de Louise Chicoisneau, célibataire vivant avec sa sœur au manoir de la Bruère, et qui donnera 3 ans plus tard 1150 livres pour faire construire le grand retable, de style néo-grec, avec frontons, statues, colonnes et tabernacle en bois peint. Ses dimensions masquèrent la fenêtre du chevet, qui dut être murée (L’inscription : « En l’an 1757, cette fenêtre a été fermée par l’autel » rappelle l’évènement). Le retable n’ayant finalement coûté que 700 livres, le reste de la somme fut utilisé par l’abbé Moreau pour aménager le presbytère, « tant à l’intérieur qu’à l’extérieur ».
L’abbé Moreau, dans son testament, explique qu’à cause de sa pauvreté il ne peut faire de legs pieux, mais il demande des messes pour son père, sa mère et pour lui. Il souhaite cependant qu’à sa mort on distribue aux quatre plus pauvres de la paroisse un setier de son blé (un peu moins de 200 litres). Il affirme pardonner à ses ennemis (il en avait donc !), puis il indique comment utiliser le peu d’argent liquide dont il dispose, en particulier en faisant des dons à ses domestiques, et précise à qui donner ses livres et sa parcelle de vigne. Le testament du curé Moreau se termine par son vœu d’être enseveli « près de la croix du cimetière », qu’il rejoignit en avril 1787.
Au VIe siècle, un poète latin évoque Artannes
Il s’agit de Venance Fortunat, noble Italien, né à Trévise vers 540, et venu en Gaule vers 565. Chapelain de la reine Radegonde à Poitiers, il fut élu à la fin de sa vie, en 597, évêque de cette ville. Poète précieux, Venance Fortunat fut l’un des derniers représentants de la culture antique latine. Il est l’auteur de plusieurs Vies de saints, Hilaire d’Angers, Marcel de Paris, Martin de Tours… et de plusieurs livres de poèmes célébrant la nature, à la manière du poète latin Virgile.
Guéri par l’intercession de saint Martin d’une maladie des yeux, Venance Fortunat vint à Tours prier sur son tombeau, rencontra l’évêque Grégoire de Tours et devint son ami. Or, celui-ci venait d’élever à Artannes une chapelle, dédiée à saint Gabriel, chapelle qui précéda l’actuelle église, bâtie à partir du XIe siècle.
Aussitôt Venance Fortunat écrivit un poème en l’honneur de cet oratoire : « Grégoire a élevé cet édifice nouveau, afin que les richesses ainsi dispersées lui soient rendues un jour au ciel… ». On peut en déduire qu’il ne s’agit pas, contrairement à ce qui se pratiquait souvent, de la réutilisation d’une maison romaine, bien que l’une d’entre elles ait dû se dresser à proximité, là où vers 1869 on a découvert un fût de colonne cannelée, des tuiles et de la céramique rouge typiquement gallo-romaine. La construction est à dater d’entre 573, lorsque Grégoire est élu évêque de Tours, et 594, date de son décès.
Dans un second poème consacré aux reliques, Venance Fortunat écrit : « La nef de droite resplendit en l’honneur de Gabriel, la nef de gauche est rendue glorieuse par une portion de la pierre du sépulcre…». Il ajoute que des reliques des saints Côme et Damien, Julien (de Brioude), Victor et Nizier se trouvent également dans la chapelle. Les « nefs » désignent plutôt deux absidioles encadrant le chœur. Notons enfin que l’actuelle église est maintenant dédiée à Maurice, qui a remplacé Gabriel.
Guéri par l’intercession de saint Martin d’une maladie des yeux, Venance Fortunat vint à Tours prier sur son tombeau, rencontra l’évêque Grégoire de Tours et devint son ami. Or, celui-ci venait d’élever à Artannes une chapelle, dédiée à saint Gabriel, chapelle qui précéda l’actuelle église, bâtie à partir du XIe siècle.
Aussitôt Venance Fortunat écrivit un poème en l’honneur de cet oratoire : « Grégoire a élevé cet édifice nouveau, afin que les richesses ainsi dispersées lui soient rendues un jour au ciel… ». On peut en déduire qu’il ne s’agit pas, contrairement à ce qui se pratiquait souvent, de la réutilisation d’une maison romaine, bien que l’une d’entre elles ait dû se dresser à proximité, là où vers 1869 on a découvert un fût de colonne cannelée, des tuiles et de la céramique rouge typiquement gallo-romaine. La construction est à dater d’entre 573, lorsque Grégoire est élu évêque de Tours, et 594, date de son décès.
Dans un second poème consacré aux reliques, Venance Fortunat écrit : « La nef de droite resplendit en l’honneur de Gabriel, la nef de gauche est rendue glorieuse par une portion de la pierre du sépulcre…». Il ajoute que des reliques des saints Côme et Damien, Julien (de Brioude), Victor et Nizier se trouvent également dans la chapelle. Les « nefs » désignent plutôt deux absidioles encadrant le chœur. Notons enfin que l’actuelle église est maintenant dédiée à Maurice, qui a remplacé Gabriel.
Connaissez-vous la maison du « bol de lait » ?
Elle a été rendue célèbre par Balzac après que celui-ci ait raconté dans son roman Le Médecin de campagne, du moins dans sa première version, son arrêt à l’Alouette un matin de juillet 1830. Sans argent, l’écrivain avait décidé d’aller jusqu’à Saché à pied depuis Tours en passant par la rue de Chantepie à Joué puis en coupant à travers champ pour rejoindre la route d’Artannes.
«La chaleur était si forte, le sol si brûlant, que je fus forcé de m’arrêter à l’Alouette, vers dix heures et demie. ». Balzac entra dans une cour ouverte sur la route, cour à plusieurs tas de fumier et bordée de chaumières sur trois côtés. «Une vigne s’élevait le long d’une porte…de hautes herbes garnissaient le bas des murs… ». Une vieille femme se montra, c’était la veuve d’Antoine Martin, tisserand à Pont-de-Ruan l’hiver et ouvrier agricole l’été. La veuve Martin vécut jusqu’à sa mort en 1858 dans cette maison dont le toit était encore couvert de chaume en 1910.
Balzac acheta une jarre de lait, s’installa auprès de la cheminée « à l’âtre immense et sur le manteau de laquelle était une Vierge en plâtre colorié ». Le sol était en terre battue, dans la cheminée se trouvait un récipient pour le sel, une poêle et un chaudron. Au fond de la pièce, un lit à colonnes garni de serge verte, ça et là des escabelles à trois pieds, une huche pour le pain, un rouet sur la huche, une grosse cuiller en bois pour puiser l’eau, un seau et enfin des pots pour le lait, « voilà tout ! ». Les murs étaient noirs, la porte vermoulue avait une imposte à claire-voie. La laiterie, qui communiquait avec la grande salle, contenait un tas de prunes.
« J’ai deux vaches », dit la mère Martin, qui déclare garder avec l’aide de sa fille cinq enfants confiés par l’hospice, payés 30 F par mois par enfant, savon fourni, « mais je dois de l’argent au meunier pour la farine » ajouta la vielle dame, alors seule au hameau, les autres habitants étant à la messe. La maison de la veuve Martin borde le côté gauche de la route de Ballan en se dirigeant vers Tours.
«La chaleur était si forte, le sol si brûlant, que je fus forcé de m’arrêter à l’Alouette, vers dix heures et demie. ». Balzac entra dans une cour ouverte sur la route, cour à plusieurs tas de fumier et bordée de chaumières sur trois côtés. «Une vigne s’élevait le long d’une porte…de hautes herbes garnissaient le bas des murs… ». Une vieille femme se montra, c’était la veuve d’Antoine Martin, tisserand à Pont-de-Ruan l’hiver et ouvrier agricole l’été. La veuve Martin vécut jusqu’à sa mort en 1858 dans cette maison dont le toit était encore couvert de chaume en 1910.
Balzac acheta une jarre de lait, s’installa auprès de la cheminée « à l’âtre immense et sur le manteau de laquelle était une Vierge en plâtre colorié ». Le sol était en terre battue, dans la cheminée se trouvait un récipient pour le sel, une poêle et un chaudron. Au fond de la pièce, un lit à colonnes garni de serge verte, ça et là des escabelles à trois pieds, une huche pour le pain, un rouet sur la huche, une grosse cuiller en bois pour puiser l’eau, un seau et enfin des pots pour le lait, « voilà tout ! ». Les murs étaient noirs, la porte vermoulue avait une imposte à claire-voie. La laiterie, qui communiquait avec la grande salle, contenait un tas de prunes.
« J’ai deux vaches », dit la mère Martin, qui déclare garder avec l’aide de sa fille cinq enfants confiés par l’hospice, payés 30 F par mois par enfant, savon fourni, « mais je dois de l’argent au meunier pour la farine » ajouta la vielle dame, alors seule au hameau, les autres habitants étant à la messe. La maison de la veuve Martin borde le côté gauche de la route de Ballan en se dirigeant vers Tours.